Amateurs de rap indépendant, si vous ne connaissez pas Eligh, il serait peut-être temps d’y remédier, notamment via son nouvel album : Last house on the block. Le MC/producteur des Living Legends est de retour après trois ans d’absence. Après tout, on ne peut pas lui reprocher de se tourner les pouces, vu que le bougre en est à son 19ème album en 23 ans de carrière.

Un certain retour aux sources ?

Que nous apporte donc le corbeau gris grey crow comme il aime être appelé depuis presque 20 ans ?  On se rend compte de suite que l’on n’est plus sur la trap expérimentale de 80 Hertz et qu’on dépasse les beats légers qui composaient Nomads, pour plus surfer sur ce qu’a pu réaliser l’artiste au milieu des années 2000, comme Enigma pour ne pas citer ce fantastique album. Eligh : Gandalf's Beat Machine

Un opus de 18 titres vient donc renouer avec les beats spatiaux intrinsèques à Eligh. Cela a un côté rassurant, car après être sorti d’une très mauvaise passe liée à son addiction à l’alcool et à l’héroïne, Eligh était revenu en 2010 avec un album : Grey Crow, que personnellement je qualifierais de très moyen, car très calqué sur les poncifs de l’époque avec de  l’autotune en veux-tu en voilà (qui entre nous est devenu la norme pour le rappeur, voire le chanteur moyen actuel), le comble pour un album underground, vivier contestataire du hip-hop bling bling me direz-vous… Toutefois c’était l’opus de la renaissance, donc on lui pardonnera cet essai, car s’il y a une qualité que possède Eligh, c’est bien la prise de risque. Je vous suggère de tendre votre oreille vers des projets tels que les albums instrumentaux Gandalf Beat Machine ou plus récemment son implication dans le groupe Grand Taprestry, mélange de rap et de musique indienne.

Et questions invités : qui est de la partie ?

The Grouch and Eligh photo

Les invités de Last house on the block sont nombreux, mais laissent la part belle à la mitraillette vocale qu’est Eligh et ne cherchent pas à en faire des tonnes. Pour les plus connus, le vieux New Yorkais de la vieille R.A. The Rugged Man et autres amis de longue date comme les Zion I sont présents. A noter également que son grand pote The Grouch, autre pilier des Living Legends avec Sunspot Jonz prête son flow par deux fois, chose qui n’avait pas été le cas sur l’album précédent : 80 Hertz. On ne les avait pas entendu rapper l’un à côté de l’autre depuis leur triple album qu’ils avaient réalisé en commun, il y a de de cela six ans : The Tortoise & The Crow. A noter qu’un des MC des Dilated Peoples : Evidence fait également une apparition.

Eligh toujours aussi underground ?

On ne peut répondre à cette question que de manière positive. Grey Crow a réellement choisi son camp et semble avoir définitivement décidé de concrétiser son dévouement à l’underground, par le biais de la plateforme de crowdfunding : Patreon. En effet, qu’y a-t-il de plus indépendant que de vouloir développer sa marque directement par l’intermédiaire de ses fans ? Peinture de femme réalisée par Eligh

 

Pour rappel, Last house on the block comporte 18 titres, dont 16 ont été entièrement produits par Eligh lui-même. Si on fait le compte, sur ses 19 albums, 90% des pistes musicales sont issues de l’esprit créatif du MC californien. Eligh, pour ceux qui ne le savent pas, n’est pas qu’un rappeur et producteur, il est également dessinateur et peintre. Ne pas faire appel aux majors est peut-être un risque à prendre quand on souhaite se donner à fond dans ce qu’on aime faire.

 

 

Eligh – The last house on the block – playlist YouTube

 

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